Restauration du calvaire de Juvardeil
« Grâce ! Grâce ! Bonchamps l'ordonne ! »
Le Calvaire :
À l’origine intégralement en pierre, ce calvaire fut érigé par le comte et la comtesse Arthur de Bouillé entre 1840 et 1858 afin de conserver la mémoire de la naissance du général vendéen, Charles Melchior Arthus marquis de Bonchamps, au manoir du Crucifix le 10 mai 1760. Restauré en avril 1867, la croix en pierre du calvaire fut remplacée par une croix en fonte et une plaque fut apposée sur la face Est du piédestal.
Le marquis de Bonchamps :
Célèbre pour sa grâce accordée à cinq mille prisonniers républicains au lendemain de la bataille de Cholet le 17 octobre 1793, Charles Melchior Arthus marquis de Bonchamps, naquit au manoir du Crucifix le 10 mai 1760. Fils de Charles Louis Arthus de Bonchamps seigneur de La Baronnière et de Marguerite Eulalie de Hellault de Vallière, il servit comme officier dans l’infanterie, notamment aux Indes. Favorable à des évolutions politiques au début de la Révolution, il prit néanmoins ses distances avec le nouveau régime suite à ses excès et notamment l’exécution du roi Louis XVI.
Lors du soulèvement vendéen de mars 1793, les insurgés des Mauges le mirent à leur tête et il devint l’un des plus habiles tacticiens parmi les chefs vendéens. Mortellement blessé à la bataille de Cholet, il succomba le 18 octobre 1793 à La Meilleraie (Varades Maine-et-Loire). De son mariage avec Marie Marguerite Renée de Scépeaux en 1789, il n’eut qu’une fille qui survécut aux affres de la Révolution, Zoé Anne Agathe Charlotte de Bonchamps.
Le manoir du Crucifix :
Détruit au milieu du XIXème siècle, le manoir du Crucifix était une maison noble dont l’existence est avérée depuis le XVIème siècle. Il fut la propriété successives de familles nobles angevines: Hullin, Hellault et Bonchamps.
Le marquis de Bonchamps y vécu les premières années de sa vie, avant d’habiter le manoir de la Poitevinière (3, rue du puits Guillet à Juvardeil) jusqu’au décès de sa mère Marguerite Eulalie de Hellault en 1766. La dernière
propriétaire du manoir du Crucifix, fut Aghate Renée de Bonchamps, sœur du général vendéen, qui y décéda le 13 février 1839.
Le comte et la comtesse Arthur de Bouillé :
Zoé Anne Agathe de Bonchamps (1789 – 1877), naquit au château de La Baronnière à La Chapelle Saint-Florent (Maine-etLoire) et épousa en 1817 le comte Arthur Guillaume Philippe Parfait de Bouillé (1790 – 1868) issu de la noblesse d’Auvergne.
Officier sous la Restauration, le comte Arthur de Bouillé donna sa démission en 1830 suite à l’avènement de la monarchie de Juillet. Chef de l’insurrection légitimiste en Anjou, il fut condamné à mort par contumace en 1832 et entra dans la clandestinité pendant huit ans. Son épouse Zoé, dame d’honneur de la duchesse de Berry fut également inquiétée au cours de cette période. Gracié par le roi Louis-Philippe en 1840, le comte de Bouillé vécu la fin de ces jours au château de la Perrinière à Saint-Germain-sur-Moine en Anjou. Zoé la fille unique du général vendéen quant à elle mourut à Nantes.